Hommage à Guy Moquet !

Conformément au souhait du Président de laRépublique, la dernière lettre du jeune résistant communiste GuyMôquet, fusillé à 17 ans en 1941, sera lue à tous les lycéens le 22octobre, date anniversaire de sa mort.

 

Le22 octobre 2007, le président de la République a souhaité que soitcommémoré le souvenir de Guy Môquet, cet élève résistant du lycéeCarnot arrêté à 16 ans en octobre 1940, puis fusillé le 22 octobre 1941après avoir adressé, la veille de sa mort, une lettre poignante à samère.

«La commémoration de la mort de Guy Môquet, de ses 26 compagnonsd'infortune et de tous les autres fusillés est en effet l'occasion derappeler aux élèves des lycées l'engagement des jeunes gens et jeunesfilles de toutes régions et de tous milieux qui firent le choix de larésistance, souvent au prix de leur vie. Tous méritent que l'on sesouvienne : ainsi Gilbert Dru, cet étudiant de lettres engagé trèsjeune dans le combat contre l'occupant nazi assassiné le 27 juillet1944 par la Gestapo ; ou encore Jacques Baudry, Jean-Marie Arthus,Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros, élèves de première aulycée Buffon à Paris, qui furent fusillés par les allemands le 8février 1943 pour faits de résistance accomplis depuis l'âge de 15 ans.

Tousces jeunes Français d'alors, passionnément attachés à la liberté aupoint de sacrifier leur propre vie pour défendre celle des autres,constituent un formidable exemple pour les jeunes d'aujourd'hui.
Leur mémoire évoque les valeurs deliberté d'égalité et de fraternité qui font la force et la grandeur denotre pays et qui appellent le sens du devoir, le dévouement et le donde soi.

"Si j'ai voulu que fût lue la lettre si émouvante que Guy Môquet écrivit à ses parents à la veille d'être fusillé,
c'est parce que je crois qu'il est essentiel d'expliquer à nos enfants ce qu'est un jeune Français,
et de leur montrer à travers le sacrifice de quelques-uns de ces héros anonymes dont les livres d'histoire ne parlent pas,
ce qu'est la grandeur d'un homme qui se donne à une cause plus grande que lui."

(Extrait de l'allocution du Président de la République, le 16 mai 2007)


La lettre de Guy Moquet

"Ma petite maman chérie,
 
mon tout petit frère adoré,
 
mon petit papa aimé,
 
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petitemaman, c'est d'être courageuse. Je le suis et je veux l'être autant queceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ceque je souhaite de tout mon cœur, c'est que ma mort serve à quelquechose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deuxfrères Roger et Rino. Quant au véritable je ne peux le faire hélas !J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées elles pourrontservir à Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. Atoi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman, bien despeines, je te salue une dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieuxpour suivre la voie que tu m'as tracée.
 
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup. Qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
 
17 ans 1/2, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est devous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce queje te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'êtrecourageuse et de surmonter ta peine.
 
Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman,Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cœur d'enfant. Courage !
 
Votre Guy qui vous aime.
 
Guy
 
Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"

 

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